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ECOLE_D_INTERPRETATION_BIBLIQUE_D_ALEXANDRIE.htm

 

THÈME SPÉCIAL: L’ÉCOLE
D’INTERPRÉTATION BIBLIQUE D’ALEXANDRIE

 

I.  Le Background/Contexte Juif

     L’usage de la méthode d’étude Biblique la plus cohérente
connue sous le nom de la Méthode Historico-Grammatico-Lexicale (appelée ici
Méthode Contextuelle ou Textuelle) a debuté à Antioche de Syrie, au 3è siècle
de notre ère,  

    en réaction à la Méthode Allégorique
qui avait été développée plusieurs centaines d’années auparavant à Alexandrie,
en Egypte. La Méthode dite d’Alexandrie était une adaptation de la méthode de
Philon, un interprète Juif qui

    avait vécu de l’an 20 av. J.-C à l’an
55 ap. J.-C. Philon avait aussi vécu à Alexandrie. En tant que Juif de la
diaspora, il n’était pas très influent parmi les rabbis, mais il avait un grand
impact parmi les intellectuels Hellénistes   

    d’Alexandrie, qui était le siège du
savoir à cette époque. Philon était d’accord avec les rabbis que l’Ancien
Testament avait été donné par Dieu. Il croyait que Dieu avait, d’une manière
unique, parlé à travers les Écritures Hébraï-

    ques et les philosophes Grecs,
notamment Platon. Par conséquent, chaque aspect du texte avait une signification
– chaque phrase, proposition, mot, lettre, et même le plus petit embellissement
ou idiosyncrasie du texte.

    

    La caractéristique de l’interprétation
des rabbis est qu’elle se focalise sur le ‘‘comment’’ des choses, cela par
rapport surtout à la Loi de Moïse. Philon, quoique usant de certaines des mêmes
idiosyncrasies de la grammaire et

    orthographe liées au Platonisme,
trouva des significations cachées dans le texte. Alors que les rabbis
s’intéressaient à l’application de la Loi de Moïse à la vie quotidienne, Philon
cherchait lui à réinterpréter l’histoire d’Israël à la

    lumière de sa vision Platonicienne du
monde. Pour ce faire, il se devait de retirer totalement l’Ancien Testament de
son contexte historique.

            ‘‘Dans son
esprit, la plupart des idées du Judaïsme, correctement comprises, ne
différaient pas de plus hautes idées de la philosophie Grecque. Dieu s’est
révélé au peuple élu d’Israël, mais il ne s’est pas révélé à eux d’une     

  manière radicalement différente de celle
dont il s’est révélé aux Grecs” (Grant and Tracy 1984, 53-54).

     Son approche de base consistait à
allégoriser le texte lorsque:

     1.  Le texte semblait dire
des choses indignes de Dieu (physicité de Dieu)

     2.  Le texte contenait des
incohérences manifestes

     3.  Le texte contenait des
problèmes historiques manifestes

     4.  Le texte pouvait être
adapté (allégorisé) à sa vision philosophique du monde (Grant and Tracy 1984,
53)

 

II.  L’école d’Alexandrie

     Les bases de
l’approche/méthode d’interprétation de Philon furent continuées dans l’École
Chrétienne d’Interprétation, qui s’était développée dans cette même ville. Un
de ses premiers dirigeant fut Clément d’Alexandrie (150-215  

     ap. J.-C.); Il croyait que la Bible
contenait différents niveaux de signi-fication afin de rendre les Écritures
pertinentes/intéressantes aux différents types de personnes, cultures et
périodes de temps. Lesdits niveaux étaient:

     A.  Le sens
historique, littéral

     B.  Le sens
doctrinal

     C.  Le sens
prophétique ou typologique

     D.  Le sens
philosophique

     E.  Le sens
mystique ou allégorique (Grant and Tracy 1984, 55-56)

    

     Cette approche
fondamentale fut poursuivie par Origène (185-254 ap. J.-C.), qui était
probablement le plus grand esprit/penseur de l’église antique (Silva 1987
36-37). Il fut le tout premier critique textuel, apologiste, commenta-

     teur, et théologien systématique. Un
bel exemple de son approche peut être trouvé dans son interprétation de Prov.
22:20-21; Il l’a combiné avec 1 Thes. 5:23.
 De
cette façon
, chaque passage
de la Bible comporterait trois niveaux   

     d’interprétation:

     1.  Un
sens littéral ou ‘‘corporel’’

     2.  Un
sens moral ou ‘‘sentimental/de l’âme’’

     3.  Un
sens ‘‘spirituel ou allégorique/mystique’’ (Grant and Tracy 1984, 59)

     

     La plus grande
partie de l’Eglise fut dominée sur le plan de l’interprétation par
l’herméneutique d’Alexandrie jusqu’à l’époque de la Réforme Protestante. Elle
(l’herméneutique d’Alexandrie) peut être caractérisée, dans sa forme  

     développée par Augustin (354-430 ap.
J.-C.), par ses quatre niveaux d’interprétation:

     1.  Le
littéral – enseigne les événements historiques

     2.
 L’allégorique – enseigne ce qu’on devrait croire

     3.  Le
moral – enseigne ce qu’on devrait faire

     4.  Le
mystique – enseigne ce qu’on devrait espérer

     

     Pour l’Église
dans son ensemble, le (niveau) non-littéral (# 2,3,4) contenait la vision
spirituelle puriste. Cependant, les abus de la méthode non-historique et
non-grammaticale ont conduit à la mise sur pied d’une autre école d’in-

     terprétation. L’école
Historico-Grammatico-Textuelle d’Antioche de Syrie (3è siècle) reprochait aux
allégoristes:

     1.
 d’inclure ou donner au texte des sens ou significations importés

     2.  de
forcer un sens caché dans chaque texte

     3.  de
mettre en avant une interprétation fantaisiste et farfelue

     4.  de
ne pas laisser les mots et phrases porter leur signification évidente, normale
(Sire 1980, 107)

     5.  de
permettre à la subjectivité humaine de dominer le message clair de l’auteur
originel.

    

     Lorsqu’elle est usitée par un
interprète pieux et bien formé, l’allégorie peut avoir une grande valeur. Il est,
en effet, évident que Jésus (Matth. 13:18-23) et Paul (1 Cor. 9:9-10; 10:1-4;
Gal. 4: 21-31) ont tous deux fait usage de cette  

     méthode et en ont laissé un précédent
Biblique. Par contre, c’est lorsqu’elle est usitée par une personne comme moyen
de prouver sa doctrine théologique de prédilection, ou pour défendre ses
actions inappropriées, qu’elle

     devient une grosse pierre
d’achoppement. La difficulté majeure est qu’il n’y a aucun moyen de
prouver/justifier la signification/le sens d’un texte à partir du texte même
(Silva 1987, 74). L’état de péché de l’homme a transformé  

     cette méthode (et, dans une certaine
mesure, toutes les autres méthodes) en un moyen de justifier presque n’importe
quoi en taxant cela de Biblique.

         
‘‘Il y a toujours le danger de l’eisegèse qui consiste à attribuer à la Bible
des idées venues/reçues d’ailleurs, lesquelles idées seront par la suite revêtues
chacune de l’autorité investie à ce livre’’ (Conseil Mondial des Eglises,    

            Symposium sur l’Autorité
Biblique Aujourd’hui, 1949).  

  

         
‘‘Origène, et beaucoup d’autres avec lui, ont eu l’occasion de torturer les
Écritures, dans tous les sens possibles, loin de leur sens véritable. Ils en sont
arrivés à la conclusion que le sens littéral est trop minable et pauvre, et que
  

           ‘sous le lit’ d’une lettre, se
cachent des mystères plus profonds qui ne peuvent être découverts qu’en
exploitant les allégories. Et ils n’avaient aucune difficulté à réaliser cela,
car la spéculation qui est d’apparence ingénieuse a   

            toujours été préférée, et sera
toujours préférée par le monde, en lieu et place de la doctrine solide… Le
système licencieux avait, avec approbation, progressivement atteint une telle
hauteur que quiconque manipulait les Écri-

            tures pour son propre
amusement jouissait non seulement de l’impunité, mais même des applaudissements
les plus nourris. Pendant de nombreux siècles aucun homme ne pouvait être considéré
ingénieux, sans faire preuve   

            de compétence et d’audace
nécessaires pour transformer la parole sacrée de Dieu en une variété de formes
curieuses. Ce fut sans doute un artifice de Satan pour saper l’autorité des
Écritures, et en écarter l’avantage réel lié   

            à sa lecture. Dieu a reservé à
cette profanation un jugement juste, en laissant le sens véritable des
Ecritures être enfoui sous de fausses interprétations. L’Écriture, dit-on, est
fertile, et cela produit une variété de significations  

            /sens. Je reconnais que
l’Écriture est une source plus que riche et inépuisable de la sagesse, mais je
réfute que sa fertilité consiste dans les différentes significations que
n’importe quel homme peut, à son gré, lui attribuer.

           
Sachons donc que la signification véritable de l’Écriture est celle qui est
naturelle et évidente; et adoptons et attachons-nous à cela avec détermination.
Nous devons non seulement négliger comme étant douteuses, mais aussi  

            écarter comme étant des
corruptions mortelles, ces prétendus exposés qui nous éloignent de la
signification naturelle (Thèse de John Newport, N.D., 16-17).

 

 

 

 

 

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