THÈME SPÉCIAL: LES TECHNIQUES
HERMÉNEUTIQUES RABBINIQUES
I.
LÉcriture doit être comprise dans son propre contexte historique et
littéraire, et ensuite appliquée à chaque nouvelle situation:
A. Un exemple de la nécessité dinterpréter [dadapter] le message des
Écritures à une situation nouvelle se trouve dans le léger changement des Dix
Commandements:
1. Exode 20 a été écrit par Moïse pour une communauté nomade
2. Deutéronome 5 est ladaptation par Moïse des mêmes vérités révélatrices,
mais pour une communauté sédentaire.
B. Dans 2 Rois 22 est onsigné le récit de la rénovation et réparation du
Temple, sous la direction de Josias. Hilkija trouva une copie de la Loi et
Schaphan la lut au roi Josias. Apparemment, aucune interprétation nétait
nécessaire
pour la compréhension de Josias.
C. Un autre exemple dune tentative de relier/adapter une révélation antérieure
à une nouvelle époque et situation se trouve dans Jérémie. Les faux prophètes
de son temps interprétaient dune manière tronquée [proof-text] les
promesses de Dieu à Esaïe (Esaïe 36), et les appliquaient littéralement à leur
époque sans tenir compte de leur contexte différent, cfr. Jérémie 23-28.
D. Lexemple biblique le plus remarquable de la nécessité de lherméneutique
est vu dans la traduction, par Esdras, des Écritures de lHébreu en Araméen et
linterprétation de leur signification selon quil en sentait la nécessité,
cfr. Néh. 8:8.
E. Cest durant cette même période post-exilique que sest développé la
fonction de scribe, qui est apparue comme en remplacement de la place centrale
que les sacrificateurs occupaient dans la société Juive. Lenseignement de
la synagogue, pas le culte, devint le centre de la vie Juive. Les scribes étaient
devenus nécessaires pour linterprétation et ladaptation des lois antiques à leur
nouvelle situation en Perse. La tradition affirme quEsdras institua
un groupe officiel de scribes, connu comme la Grande Synagogue, en vue de
satisfaire à cet objectif (cfr. les notes inédites dOsborne, p. 4).
II.
La Fondamentale Nécessité de Principes dInterprétation
A. Le langage humain dans sa forme écrite, même à son niveau le meilleur, est
ambigu. La communication humaine, même entendue audiblement, est souvent
difficile à comprendre. À fortiori dans un contexte historique nou-
veau, la tâche dinterpréter les Ecritures à cette époque nouvelle devient
cruciale.
B. Lherméneutique est une tentative dapplication des règles humaines de la
logique et de grammaire à un texte écrit, afin den comprendre la signification
telle que voulue par lauteur originel, ainsi que son application ulté-
rieure.
C. Plusieurs méthodologies distinctes ont été développées dans le Judaïsme, et
elles ont eu une influence sur la période Apostolique:
1. Le Peshat – le sens clair, évident des termes usités dans le texte
2. Le Remez – un sens allégorique basé sur certains aspects du texte (les indices)
3. Le Derash – un sens métaphorique utilisant des comparaisons ou
illustrations (sermoniques)
4. Le Sod – sens ou signification cachés basés sur une connaissance secrète
(la Kabbale)
III.
Le Dévéloppement/lévolution de lHerméneutique Rabbinique
A. Les Juifs à Babylone et en Palestine ont lutté avec un système cohérent de directives
pour linterprétation des Ecritures anciennes, en particulier la Torah, à leur époque.
Cela a été réalisé principalement de deux manières:
1. La Torah était interprétée de deux façons:
a. une méthode littérale appelée Peshat
b. une tentative délargissement de lapplication des textes antiques par
diverses méthodes dinterprétation appelée Midrash
2. Autour de la Torah fut développé le concept de haie/bordure/couverture connu
sous le nom de la Tradition Orale. Les Juifs croyaient que ces traditions avaient
été données à Moïse oralement sur le Mont Sinaï (Mishna
Abot 1.1). Elles ont été par la suite codifiées dans les Talmuds Babylonien et Palestinien
(jamais terminé). Cette littérature était une tentative dappliquer la Torah à
la vie quotidienne. Il sagissait généralement de référer
à une autorité, cest-à-dire de citer des rabbins faisant foi [ayant autorité] sur
différentes questions dinterprétation et dapplication.
B. Les Paires
1. Il se développa des groupes denseignants qui avaient des opinions
divergentes sur linterprétation (cfr. Shammaï, lécole conservatrice, et
Hillel, lécole libérale). Ces Paires procédaient par la méthode de dialogue
ou
débat comme moyen pour parvenir à la signification de la Torah (Gilbert, p. 7).
Ces paires approchaient le texte à partir des directions opposées. Généralement,
un intervenant cherchait le sens ordinaire et lautre les
implications sermoniques possibles (comparaisons et illustrations).
2. Ces paires donnèrent naissance aux principes dinterprétation de lapproche
Midrashique de la Torah (les textes halakhiques). Ces hommes se contentaient de
ne considérer uniquement que lÉcriture, et ils en venaient
généralement à la prétention de trouver le sens caché de chaque texte (Sod).
Cela leur permettait dappliquer les textes anciens à leur époque et de répondre
aux questions auxquelles la Bible elle-même na jamais ré-
pondues.
3. Il y avait trois raisons dorientation fondamentales pour lherméneutique
rabbinique:
a. elle orientait dans lapplication de la Torah à la vie quotidienne
b. elle orientait les hommes à se protéger de la colère de Dieu (Deutéronome
27-28)
c. elle orientait sur comment recevoir lÂge Nouveau
C. Quelques Méthodologies de première heure:
1. Les traductions de lHébreu en Araméen, appelées les Targoums
(Gilbert, pp. 16-17; Osborne, p. 5; Patte, pp. 55-58):
a. les directives apparentes de traduction étaient:
(1) clarifier les zones dombre
(2) harmoniser les contradictions
(3) identifier les prédictions
(4) éliminer lanthropomorphisme
b. les principes apparents de traduction (Patte, pp. 65-81) étaient:
(1) tout dans le texte a une signification pour linterprétation (la
numérologie, les variantes orthographiques, etc.)
(2) une Écriture non connexe peut expliquer une autre Écriture
(3) lhistoire nest pas traitée dans un sens chronologique, mais elle
est télescopée dans certains événements majeurs (lAppel dAbraham, lExode, le
Tabernacle/Temple, les Exils, lÂge Nouveau); cela ôte lélément
historique du texte qui doit être interprété
(4) laccent nétait pas mis sur la vérité théologique, mais sur la
pratique ou lapplication existentielle de chaque élément du texte
2. Les Sadducéens qui formaient la classe sacerdotale riche à lépoque
de Jésus rejetaient la Tradition Orale qui avait pourtant une grande importance
pour les Pharisiens. Ils rejetaient également le royaume spirituel et les
points de vues relatifs à lau-delà. Ce groupe fut détruit lors de la rébellion
Juive qui aboutit à la chute de Jérusalem en lan 70 ap. J.-C. Leurs principes
de base étaient (Patte, pp 125-128):
a. LÉcriture devait être comprise à la lumière des promesses et des
malédictions de lalliance (Deutéronome 27-28).
b. LÉcriture inspirée [canon] était close avec la Torah (Genèse –
Deutéronome).
c. Leur interprétation de lÉcriture était très pragmatique. Ils
voulaient juste savoir comment être béni par Dieu et éviter les sanctions
divines.
d. Ils semblaient avoir divisé leur vie en deux parties: dune part, ce
qui est profane, et dautre part, ce qui est sacré. Leur herméneutique ne touchait
quà leur vie religieuse.
e. Il est intéressant de noter que cet accent sur lalliance fut développé
séparément dans le mouvement des séparatistes religieux des Esséniens par leur Maître
de Justice.
3. La méthode herméneutique des
Esséniens ou de Qumran
a. Elle impliquait de contemporaniser [rendre contemporain] toute
prophétie dans leur propre contexte existentiel (Pesher). Ils étaient réactionnaires
aux institutions normatives Juives de leur époque. Ils se considéraient
comme étant la communauté des élus de la fin des temps qui préparaient lÂge
Nouveau.
b. Leurs principes herméneutiques étaient (Brownlee, pp. 60-62):
(1) tout ce que les anciens prophètes avaient écrit avait une référence
eschatologique à leur communauté
(2) les anciens prophètes ayant écrit énigmatiquement, leurs
significations devaient confirmées par par un enseignant spécial à venir
(3) la signification voulue par un ancien prophète peut être trouvée
dans les différentes copies de ses textes (irrégularités textuelles ou orthographiques)
(4) les variantes textuelles étaient également des indices pour linterprétation
(5) lapplication peut être faite sur la base des circonstances
similaires dans un autre verset
(6) lapplication peut être faite sur la base de lallégorie
(7) la signification dun ancien prophète peut être déduite de par plus
dune définition ou létymologie des termes
(8) parfois la signification véritable est si cachée que seule une signification
dérivée dun synonyme peut être utilisée
(9) parfois la signification véritable se trouve dans le réarrangement
des consonnes dun terme Hébreu
(10) parfois la signification véritable se trouve dans la substitution
des lettres similaires par un terme Hébreu
(11) parfois la signification véritable est trouvée en divisant les
termes en parties, puis en interprétant la signification des parties
(12) parfois la signification véritable est cachée dans lusage par les prophètes
des abréviations, et seules dautres abréviations peuvent exposer la signification
(13) souvent, dautres passages de lÉcriture étaient utilisés pour faire
la lumière sur le passage concerné
4. Le premier compilateur des directives herméneutiques spécifiques
était Hillel, lancien de Babylone (30 av. J-C 9 ap. J.-C.). Hillel était linterprète
le plus libéral de sa paire rabbinique. Shammaï était lautre interprète,
plus conservateur (Longenecker, p. 6). La plus célèbre de ces directives de
Hillel est le fameux principe (Strack, p. 94) lÉcriture interprète lÉcriture:
a. Elles se trouvent dans Aboth, de Rab. Nathan XXXVII et Tossefta
Sanhédrin c. 7 (Talmud):
(1) le léger et le lourd il sagissait essentiellement dutiliser
une moindre vérité pour en donner un principe général
(2) linfluence par analogie il sagissait de faire appel à une formulation
ou un vocabulaire similaire afin de relier linterprétation de deux passages
(3) baser linterprétation de nombreux textes sur un seul texte-clé
(4) baser linterprétation de nombreux textes sur seulement deux textes-clés
(5) partir dun principe général à une exemple spécifique ou vice versa
(6) recourir à un troisième passage pour orienter linterprétation de
deux textes apparemment contradictoires ou ambigus
(7) recourir au contexte général pour interpréter un seul verset
b. Cette approche textuelle automatique a été élargie par Ismaël et
Rachi (Farrar, p. 67).
5. Philon, le premier Juif allégoriste (un néo-Platonicien, 20 av. J.-C.
54 ap. J.-C.?)
a. Philon était un philosophe Juif dAlexandrie, en Egypte. Il a été
fortement influencé par un précéent allégoriste nommé Aristobule. Il a tenté dadapter
les écrits de Moïse à son contexte philosophique en faisant usage
dune interprétation allégorique, non-historique, basée sur le néo-Platonisme
et el Stoïcisme (Grant, p. 52; Farrar, p. 22).
b. Philon avait un précédent herméneutique hérité du Judaïsme, à
savoir la technique appelée sod ou signification secrète du texte, laquelle
technnique est également observée dans la communauté des Esséniens.
Elle impliquait:
(1) les jeux de mots
(2) la gématrie (la numérologie)
(3) lanalogie
c. Ses principes ont été déduits de son Quod Deus immutabilis, II et
De Somniis, 1:40: (Farrar, pp. 22-23, 149-151; Mickelsen, p. 29):
(1) allégoriser quand une affirmation est indigne de Dieu
(2) allégoriser quand il y a possibilité dune contradiction
(3) allégoriser lorsque lallégorie est évidente
(4) allégoriser quand une expression ou un mot est doublé(e)
(5) allégoriser quand il y a un terme superflu dans la phrase
(6) allégoriser quand il y a une répétition de faits connus
(7) allégoriser lorsquune expression est variée
(8) allégoriser lorsquun synonyme est usité
(9) allégoriser lorsquil y a possibilité dun jeu de mots
(10) allégoriser lorsque lorthographe dun mot est légèrement modifié
(11) allégoriser lorsquil y a quelque chose danormal dans le genre, le
nombre, ou le temps des traits grammaticaux
6. Les treize principes célèbres de Rabbi Ismaël (60-121 ap. J.-C.) tirés
de Sifra:
Introduction:
a. Ils sont une extension de sept principes de Hillel. Ismaël est devenu
célèbre par sa déclaration: Les Écritures utilisent le langage humain
ordinaire, Berakat, 31b
b. Ses
principes étaient les suivants:
(1) linférence peut être tirée dune prémisse
mineure vers une prémisse majeure et vice-versa
(2) linférence peut être tirée de la similitude des termes et des expressions
trouvés dans des passages séparés
(3) une vérité générale trouvée dans un texte donné est applicable à
tous les textes connexes
(4) lorsquune généralisation est suivie dune spécification, seul ce qui
est spécifique sapplique
(5) lorsquune spécification est suivie dune généralisation, tout ce qui
est impliqué dans la généralisation sapplique
(6) si en premier il y a une généralisation, puis une spécification suivie
dune autre généralisation, on doit être guide/orienté par ce que la
spécification implique
(7) lorsque, pour des raisons de clarté, une généralisation nécessite une
spécification ou vice versa, alors les règles 4 et 5 ne sont pas applicables
(8) tout ce qui est impliqué dabord dans une généralisation et ensuite spécifié
pour nous apprendre quelque chose de nouveau, est expressément affirmé, non
seulement pour soi-même, mais pour enseigner quelque
chose de complémentaire concernant toutes les instances impliquées dans la
généralisation
(9) ce qui est impliqué dabord dans une loi générale et ensuite spécifié
pour ajouter une autre provision similaire à la loi générale, est spécifié afin
dalléger, et non daugmenter, la gravité de cette provision
(10) tout ce qui est impliqué dabord dans une loi générale et ensuite spécifié
pour ajouter une autre provision qui ne ressemble pas à la loi générale, est spécifié
afin datténuer dans une certaine mesure, et daugmen-
ter dans une autre la gravité de cette provision particulière
(11) tout ce qui est impliqué dabord dans une loi générale et est ensuite
spécifié pour déterminer une nouvelle matière, les termes de la loi générale ne
peuvent plus sappliquer à cela, à moins que lÉcriture ne déclare
expressément quils peuvent sappliquer
(12) un terme ou un passage douteux est expliqué dans son contexte ou dans une
expression ultérieure
(13) si deux passages bibliques se contredisent mutuellement, ils ne peuvent
être harmonisées que par un troisième passage (Jacobs, pp. 367-369)
7. Rabbi Eliezer ben Yose Ha-gelili (130-160 ap. J.-C.)
a. autant les principes de Rabbi Ismaël étaient destinés à la Torah, autant
ceux de rabbi Eliezer sont appliqués à dautres parties de lAncien Testament (les
textes haggadiques)
b. ces principes sont plus en accord avec les homélies, les histoires,
et le folklore. Ils ont dabord été cités par Abulwalid ibn Gorrah. Ils furent
plus tard inclus dans Sepher Kerithuth par Samson de Chinon
c. les trente-deux principes sont (Starck, pp. 96-98):
(1) les particules af, gam, eth indiquent une inclusion
(2) les particules ak, rak, min pointent vers une limitation, une exclusion,
ou une diminution
(3) lorsque deux des particules nommées ci-dessus sont réunies, il y a
une addition
(4) lorsque deux particules de limitation ou dexclusion sont
réunies, il y a amplification
(5) linférence explicite a minori ad mauis et vice-versa (de Hillel
n° 11)
(6) quand une telle inférence est simplement suggérée
(7) même chose que le point #2 de Hillel
(8) même chose que que le point #3 de Hillel
(9) une phraséologie abrégée ou elliptique exige lajout des termes omis
(10) la répétition sert à faire ressortir un point
(11) un contexte qui est perturbé, notamment par Soph pasuk ou nimporte
quel accent disjonctif peut être joint à un autre passage
(12) quelque chose est alléguée à titre de comparaison, mais dans ce
processus une lumière fraîche est répandue sur la chose même (même chose que le
point # 7 de Hillel)
(13) quand une déclaration générale est suivie par une action, cette
dernière est la particularité de la première (même chose que le point # 5 de
Hillel)
(14) quelque chose dimportant est comparé à quelque chose de trivial pour
faciliter une meilleure compréhension (non applicable à Halakha)
(15) même chose que le point # 13 dIsmaël
(16) lusage signmificatif dune expression
(17) lorsquune circonstance nest pas clairement énoncée dans un passage
principal, il y est fait allusion dans un autre passage, cest le cas lorsquil
faut comprendre un passage de la Torah par un passage qui nest pas
de la Torah (ex. Gen. 2:8 complété par Ézéchiel 28:13)
(18) un cas spécifique dun type dévénements est mentionné, bien que l ensemble
du type est concerné
(19) une affirmation est faite en référence à un seul sujet, mais elle est
autant vraie pour tout autre sujet
(20) une affirmation qui ne concorde pas avec le passage dans lequel elle
apparaît, mais qui est en accord avec un autre passage peut être appliqué à ce dernier
passage
(21) si quelque chose est comparée à deux choses, seules les bonnes propriétés
communes aux deux choses sont attribuées à la chose comparée
(22) une proposition nécessite dêtre complétée par une proposition
parallèle
(23) une proposition sert à compléter une proposition parallèle
(24) cette discussion des propositions ne sapplique quà linterprétation
haggadique
(25) modifié à partir du point point # 8 dIsmaël
(26) lusage de la parabole
(27) le nombre significatif correspondant
(28) la paronomasie, qui est un jeu de mots dans lequel le même mot est
utilisé dans des sens différents ou des mots similaires par la prononciation sont
mis en opposition de manière à créer une force antithétique
(29) la gématrie [numérologie]
(a) calcul de la valeur numérique de lettres
(b) lalphabet secret, ou la substitution de lettres par dautres
lettres
(30) le notarikon, quest la décomposition dun terme en deux ou plusieurs
petits termes, ou encore lexposition des lettres particuliers qui représentent
le plus possible des termes qui commencent par lesdits termes
similaire à acrostiche
(31) quelque chose qui précède ce qui est classé en deuxième position
(32) de nombreuses sections bibliques réfèrent à une période postérieure
à celle qui précède et vice versa
IV.
Lévaluation des méthodologies rabbiniques
A. Les Points forts
1. Elles montrent une tentative de standardiser linterprétation
2. Elles tentent dêtre textuellement focalisées
3. Elles tentent de laiser lÉcriture interpréter lÉcriture
4. Elles montrent un usage limité du contexte en tant quoutil dinterprétation
B. Les Points faibles
1. Elles contiennent des principes logiques et rationnels, mais elles ont
tendance à les pousser aux extrêmes
2. Elles se focalisent sur le texte, mais pas sur la pleine signification de lauteur
originel
3. EIles négligent totalement le contexte historique des passages (Gilbert, p.
14)
4. Elles loupent souvent la principale vérité du passage et maximisent les points
mineurs
5. Elles magnifient les écrits de Moïse, mais déprécient le reste des Écritures
quelles rélèguent au second plan et les interprètent aussi dune manière
beaucoup plus légère (Gilbert, p. 20)
6. Elles placent la Tradition Orale à égalité avec lEcriture
7. Elles abordent le textes avec des approches allégoriques et mystiques (la
Kabbale)
a. le notarikon (développement des acronymes ou des initiales sur les dernières
lettres de termes Hébreux)
b. la gématrie (à chaque lettre Hébraïque est attribuée une valeur numérique,
puis les mots qui sajoutent au même nombre peuvent être insérés dans le texte)
c. la paronomasie (usage de jeux sonores/phonétiques pour substituer
différents textes dans un texte)
d. le Temurah (réarranger les mots dans un texte afin de développer un nouveau
sens/une nouvelle signification)
V.
Leur impact/influence sur lHerméneutique de lÉglise Primitive
A. Alexandrie, Egypte (Farrar, p. 11,12)
1. Lapproche allégorique Chrétienne de Clément et Origène était visiblement
affectée par Philon et par le climat de lintellectualisme dAlexandrie.
2. Cette quête dun sens ou une signification caché(e) dans les Écritures a
abouti à la méthode (à quatre approches) de lherméneutique, qui a influencé lÉglise
du Moyen Age à la Réforme.
B. En réaction à lallégorisation dAlexandrie, une approche beaucoup plus orientée
sur le texte fut développée au 3è siècle à Antioche, en Syrie. Il est difficile
de determiner si son approche textuelle a été influencé par les prin-
cipes du Judaïsme rabbinique ou tout simplement en réaction à la méthode dAlexandrie.
Cette école dAntioche na pas pleinement utilisé les principes de Hillel, mais
certains aspects de ses principes codifiés sont des déduc-
tions logiques pour comprendre un texte ancien. On pourrait citer comme
exemples:
1. Le contexte oriente le sens/la signification
2. LÉcriture interprète lÉcriture
3. Lusage de passages parallèles
4. La tentative de trouver des passages qui définissent clairement les termes
C. Quoiquau-delà de la portée de la présente étude, il y a néanmoins lieu de brièvement
rélever que les exégètes Juifs qui se trouvaient en Europe au Moyen-Age, tels
que Kimchi et Rachi, ont eu une influence positive sur
lherméneutique des réformateurs, de même que la fait Nicolas de Lyre.
VI.
Bibliographie
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