THÈME SPÉCIAL: LES
TERMES GRAMMATICAUX GRECS
Le
Grec Koïnè, souvent appelé Grec Hellénique, a été la langue commune du monde
Méditerranéen pour près de huit cents ans (300 av. J.-C.-500 ap. J-C.),
commençant par la conquête dAlexandre le Grand (336-323 b.c.). Ce nétait pas
simplement du Grec classique simplifié, mais une nouvelle forme du Grec qui devint
la seconde langue du Proche-Orient Antique et du monde Méditérranéen.
Le
Grec du Nouveau Testament était unique à certains égards, du fait que ses rédacteurs,
à lexception de Luc et de lauteur de lépître aux Hébreux, avaient
probablement comme première langue lAraméen. Comme conséquence, leurs écrits
étaient influencés par les idiomes et les formes structurelles Araméens. En
outre, ils consultaient et tiraient des citations de la version de Septante (traduction
Grecque de lAncien Testament) qui était aussi écrite en Grec Koïnè, mais dont
certains des auteurs étaient des érudits Juifs qui navaient pas le Grec comme
langue maternelle.
Ce
rappel est utile pour ne pas confiner le Nouveau Testament dans une structure
grammaticale stricte. Le Nouveau Testament est unique, mais en même temps il a
beaucoup en commun avec (1) la Septante; (2) les écrits Juifs tels que ceux de
Josèphe Flavius; et (3) les papyri trouvés en Egypte. Dès lors, comment
procéder à son analyse grammaticale?
Les
caractéristiques grammaticales du Grec Koïnè et du Grec Koïnè du Nouveau
Testament sont fluides. Cétait un temps de simplification de grammaire. Notre
guide majeur sera le contexte. Les mots nont de signification que dans un
contexte plus large; ainsi, la structure grammaticale ne peutêtre comprise quà
la lumière (1) du style dun auteur particulier; et (2) dun contexte
particulier. Aucune conclusion définitive de formes et structures Grecques
nest possible.
Le
Grec koïnè était essentiellement une langue verbale. Généralement, la clé pour
son interprétation est le type et la forme des VERBAUX. Dans la plupart de
propositions principales le verbe apparaît en premier, montrant sa pré-éminence.
Dans lanalyse dun VERBE Grec trois composantes ou éléments dinformation sont
à noter: (1) Laccent fondamental des TEMPS, VOIX et MODE (morphologie); (2) la
signification fondamentale dun VERBE particulier (lexicographie); et (3) le
flux du contexte (syntaxe).
I.
LES TEMPS
A. Le temps ou laspect implique la relation ou le rapport entre les VERBES et
laction accomplice ou non-accomplie. Cela est souvent qualifié de PASSÉ et
IMPARFAIT.
1. Le TEMPS PASSÉ se focalise sur la survenance dune action. Aucune
information supplémentaire nest fournie, excepté que quelque chose a eu lieu!
Ni son commencement, ni sa continuation ou déroulement, ni son apogée
(fin) ne sont pas abordés.
2. Le TEMPS IMPARFAIT se focalise sur le processus continuel dune action. Il
peut être décrit en termes daction linéaire, durable, progressive, etc.
B. Les Temps peuvent être catégorisés selon la progression de laction telle
que vue par lauteur:
1. sest déroulé = AORISTE
2. sest déroulé et les résultats demeurent = PASSÉ
3. était en train de se passer et les résultats sont demeurés dans le passé,
mais pas maintenant = PLUS-QUE-PARRFAIT
4. en train de se dérouler = PRÉSENT
5. était en train de se dérouler = IMPARFAIT
6. se déroulera ou arrivera = FUTUR
Un exemple concret de la façon dont ces TEMPS aident dans linterprétation est
le terme/verbe sauver. Il a été usité dans plusieurs temps différents pour
montrer à la fois son processus et son apogée:
1. AORISTE sauvés (cfr. Rom. 8:24)
2. PASSÉ a été sauvé et le résultat continue (cfr. Eph. 2:5,8)
3. PRÉSENT nous qui sommes sauvés (cfr. 1 Cor. 1:18; 15:2)
4. FUTUR tu seras sauvé (cfr. Rom. 5:9, 10; 10:9)
C. En se focalisant sur les TEMPS des VERBES, les interprètes cherchent à
découvrir la raison pour laquelle lauteur originel avait choisi de sexprimer
dans tel ou tel autre TEMPS. Le temps standard, simple, sans complications,
Était lAORISTE. Cétait la forme VERBALE régulière, non-spécifique, banalisée,
ou ditransitive/usitée sans cesse. Il y a une large variété de possibilités
dusage de lAORISTE quil revient au contexte de spécifier. Il affir-
mait simplement que quelque chose sétait passé. Laspect TEMPS PASSÉ nétait
envisagé que dans le MODE INDICATIF. Lusage dun autre TEMPS signifiait que
quelque chose de plus spécifique était mise en relief. Mais
quétait donc la chose en question?
1. LE TEMPS PASSÉ: souligne une action accomplie/terminée ayant laissé des
résultats qui demeurent/permanents. Cétait en quelque sorte une combinaison du
TEMPS AORISTE avec le TEMPS PRÉSENT. Laccent est générale-
ment mis sur le maintien des résultats ou laccomplissement dun acte (exemple:
Eph. 2:5 & 8, nous avons été et continuons dêtre sauvés).
2. LE PLUS-QUE-PARFAIT: similaire au TEMPS PASSÉ, excepté que le résultat
maintenu avait cessé de lêtre. Exemple: Jean 18:16 Pierre resta dehors à la
porte.
3. LE TEMPS PRÉSENT: parle dune action non accomplie ou imparfaite. Laccent
est généralement mis sur la poursuite ou continuation de lévénement. Exemple:
1 Jean 3:6 & 9, Tout celui qui sattache à lui ne continue pas de
pécher. Quiconque est né de Dieu ne continue pas à commettre de péché.
4. LIMPARFAIT: Le rapport entre ce temps est le TEMPS PRÉSENT est analogue à
celui quil y a entre LE PASSÉ et le PLUS-QUE-PARFAIT. Le temps IMPARFAIT parle
dune action non achevée qui était en train de se dérouler,
mais qui a cessé maintenant; ou du commencement dune action dans le passé.
Exemple: Matth. 3:5, Les habitants de Jérusalem continuaient à se rendre de
lui ou ils commencèrent à se rendre à lui.
5. LE TEMPS FUTUR: parle dune action qui était/est généralement projetée dans
lavenir. Il met laccent sur la potentialité dun événement à pouvoir se
manifester plutôt quà sa manifestation en cours. Il parle généralement
de la certitude dun événement. Ex.: Matth. 5:4-9, Heureux… ils seront….
II.
LES VOIX
A. La VOIX décrit la relation ou le rapport entre laction du VERBE et son
SUJET.
B. La VOIX ACTIVE était la manière normale, espérée, et non accentuée,
daffirmer que le sujet était en train daccomplir laction du VERBE.
C. La VOIX PASSIVE signifie que le sujet était en train de recevoir ou subir
laction du VERBE produite par un agent extérieur. Lagent extérieur produisant
laction était désigné dans le Nouveau Testament Grec par les PRÉPOSI-
TIONS et les cas suivants:
1. un agent personnel direct par hupo avec le cas ablatif (cfr.
Matth.1:22; Actes 22:30).
2. un agent personnel intermédiaire par dia avec le cas ablatif (cfr.
Matth. 1:22).
3. un agent impersonnel généralement par en avec le cas instrumental.
4. parfois un agent personnel ou impersonnel par le cas instrumental seul.
D. LA VOIX MOYENNE signifie que le sujet produit laction du VERBE et est
aussi directement impliqué dans laction du VERBE. Elle est souvent appelée la
voix de lintérêt personnel accru/accentué. Cette construction accentuait
dune certaine manière le sujet de la proposition ou phrase. Cest une
construction quon ne trouve pas en Français. Elle a une large possibilité de
significations et traductions en Grec. Ci-après sont quelques exemples de cette
forme:
1. REFLEXIVE Laction directe du sujet sur lui-même. Exemple: Matth. 27:5
Judas… alla se pendre.
2. INTENSIVE Le sujet produit laction pour lui-même. Exemple: 2 Cor. 11:14
Satan lui-même se déguise en ange de lumière.
3. RÉCIPROQUE Linteraction de deux sujets (Effets réciproques). Exemple:
Matt. 26:4 ils délibérèrent.
III.
LES MODES
A. Le Grec Koinè comporte quatre modes. Ils indiquent la relation entre le VERBE
et la réalité, tout au moins dans lesprit même de lauteur. Les modes sont
divisés en deux grandes catégories: La première catégorie est celle de
ceux qui indiquent la réalité (INDICATIF) et la deuxième catégorie est celle de
ceux qui indiquent la potentialité (SUBJONCTIF, IMPÉRATIF et OPTATIF).
B. Le MODE INDICATIF était le mode normal pour exprimer une action qui avait
eu lieu ou qui était en train davoir lieu, tout au moins dans lesprit de
lauteur. Cétait le seul mode Grec qui exprimait un temps défini, et même ici
cétait un aspect secondaire.
C. Le MODE SUBJONCTIF exprimait une action future probable. Quelque chose
navait pas encore lieu, mais les chances pour sa survenance étaient telles que
cela devrait arriver. Le Subjonctif avait beaucoup en commun avec
LINDICATIF FUTUR; la différence entre les deux était que le SUBJONCTIF exprimait
un certain degré de doute. En français cela est souvent exprimé par les termes
il (se) pourrait, il devrait, il se peut, ou peut-être.
D. Le MODE OPTATIF exprimait un souhait théoriquement possible. Il était
considéré un peu plus éloigné de la réalité que le SUBJONCTIF. LOPTATIF
exprimait la possibilité sous certaines conditions. LOPTATIF était rare dans
le
Nouveau Testament. Son usage le plus fréquent est contenu dans la célèbre
expression de Paul, Loin de là! (à Dieu ne plaise!, KJV), usitée 15 fois
(cfr. Rom. 3:4,6,31; 6:2,15; 7:7,13; 9:14; 11:1,11; 1 Cor. 6:15; Gal. 2:17; 3:21;
6:14). Dautres exemples se trouvent dans Luc 1:38, 20:16, Actes 8:20, et 1
Thess. 3:11.
E. Le MODE IMPÉRATIF soulignait un commandement possible, mais laccent était
mis sur lintention de lorateur. Il naffirmait quune possibilité volontaire
et était conditionné au choix de quelquun dautre. Il y avait un usage
spécial de lIMPÉRATIF dans les prières et les requêtes à la troisième
personne. Dans le Nouveau Testament, ces commandements ne sont quau TEMPS
PRÉSENT et AORISTE.
F. Certains grammairiens catégorisent les PARTICIPES comme un autre type de
MODE. Ils (Les Participes) sont très courants dans le Nouveau Testament Grec où
ils sont généralement définis comme des ADJECTIFS VERBAUX.
Ils sont traduits en conjonction avec le principal VERBE auquel ils se
rapportent. Il y avait une large variété possible dans la traduction des
PARTICIPES. Il est recommandé de consulter plusieurs traductions Anglaises/Françaises.
Le livre The Bible in Twenty Six Translations publié par Baker est dune
grande utilité ici.
G. LINDICATIF AORISTE ACTIF était la manière normale ou banalisée pour
consigner la survenance dun fait. Tous autres TEMPS, VOIX OU MODE comportaient
une certaine signification interprétative spécifique que lauteur
originel voulait communiquer.
IV.
Pour quiconque nest pas familier avec le Grec, les manuels ci-dessous
constituent des aides détude utiles:
A. Friberg, Barbara and Timothy. Analytical Greek New Testament. Grand Rapids:
Baker, 1988.
B. Marshall,
Alfred. Interlinear Greek-English New Testament. Grand Rapids: Zondervan, 1976.
C. Mounce, William D. The Analytical Lexicon to the Greek New Testament. Grand
Rapids: Zondervan, 1993.
D. Summers, Ray. Essentials of New Testament Greek. Nashville: Broadman, 1950.
E. Des cours par correspondence académiquement accrédités sont disponibles
via Moody Bible Institute de Chicago, Ilinois.
V.
LES NOMS
A. Sur le plan de la syntaxe, les NOMS sont classifiés selon les CAS. Le CAS
était une forme infléchie du NOM (flexion casuelle) indiquant la relation dudit
NOM avec le VERBE et les autres parties de la phrase. En Grec Koïnè,
la plupart de fonctions CASUELLES étaient indiquées par des PRÉPOSITIONS. La
forme CASUELLE étant à même didentifier plusieurs relations différentes, les
PRÉPOSITIONS évoluèrent au point de définir une séparation plus
claire entre ces fonctions possibles.
B. En Grec les CAS sont classés en 8 catégories suivantes:
1. Le CAS NOMINATIF: servait à dénommer (donner un nom) et constituait
généralement le SUJET de la phrase ou proposition. Il servait aussi comme
ATTRIBUT et comme ADJECTIF avec les VERBES de liaison être ou
devenir.
2. Le CAS GÉNITIF: servait pour la description et attribuait généralement une
qualité au mot auquel il se rapportait. Il répondait à la question, De quelle
sorte est-ce? Il sexprimait souvent par lusage de la PRÉPOSITION
Française de.
3. Le CAS ABLATIF: avait la même forme infléchie que le GÉNITIF, mais pour
décrire une séparation. Il dénotait généralement une séparation à partir dun
point situé dans le temps, lespace, la source, lorigine ou le degré.
Il sexprimait généralement par lusage de la PRÉPOSITION Française de, [à
partir de, depuis, dès].
4. Le CAS DATIF: servait à décrire lintérêt personnel. Il dénotait soit un
aspect positif, soit un aspect négatif. Cétait généralement lobjet indirect.
Il sexprimait souvent par la PRÉPOSITION Française à.
5. Le CAS LOCATIF: avait la même forme infléchie que le DATIF, mais décrivait
une position ou une localisation (emplacement) dans lespace, le temps, ou dans
les limites logiques. Il sexprimait généralement par les PRÉPO-
SITIONS Françaises en, dans, sur, le, parmi, près de, à côté de, pendant,
durant, par, etc.
6. Le CAS INSTRUMENTAL: avait la même forme infléchie que le DATIF et le
LOCATIF. Il exprimait le moyen ou lassociation. Il sexprimait généralement
par lusage des PRÉPOSITIONS Françaises par ou avec.
7. Le CAS ACCUSATIF: servait à décrire la conclusion dune action. Il exprimait
la limitation. Son usage principal était lobjet direct. Il répondait à la
question, Combien y a-t-il de
? ou Jusquoù?
8. Le CAS VOCATIF: était employé pour les adresses ou discours directs.
VI.
LES CONJONCTIONS ET LES CONNECTEURS
A. Le Grec est une langue très précise comportant de nombreux connecteurs.
Ces derniers connectent/relient les pensées (PROPOSITIONS, PHRASES, et
PARAGRAPHES). Ils sont si courants que leur absence (asyndète) est souvent
significative sur le plan exégétique. Ils indiquent, en effet, le sens de la
pensée de lauteur. Ils jouent un rôle crucial dans la détermination exacte de
ce que lauteur tente de communiquer.
B. Ci-après est une liste de quelques conjonctifs et leur signification (tirée
essentiellement du livre A Manual Grammar of the Greek New Testamentde H.E.
Dana et Julius K. Mantey)
1. Connecteurs/Conjonctifs de Temps
a. epei, epeidē, hopote, hōs, hote, hotan (SUBJ.)
quand
b. heōs
pendant que; bien que
c. hotan, epan (SUBJ.)
chaque fois que; nimporte quand
d. heōs, achri, mechri (SUBJ.)
jusquà ce que
e. priv (INFINITIF)
avant que
f. hōs
depuis que; puisque, alors que; comme quand ; lorsque,
2. Conjonctifs Logiques
a. de But
(1) hina (SUBJ.), hopōs (SUBJ.), hōs
afin que; pour que, que
(2) hōste (INFINITIF ACCUSATIF ARTICULAIRE)
que
(3) pros (INFIN. ACCUS. ARTICUL.) ou eis (INFIN. ACCUS. ARTICUL.)
que
b. de Résultat (les formes grammaticales de Con. de But et de Résultat sont
très proches)
(1) hōste (INFINITIF, le plus courant)
afin de, ainsi
(2) hiva (SUBJ.)
pour que
(3) ara
donc
c. de Cause ou Raison
(1) gar (Cause/Effet ou Raison/Conclusion)
pour, parce que; à cause de
(2) dioti, hotiy
parce que
(3) epei, epeidē, hōs
depuis que; puisque
(4) dia (avec ACCUSATIF) et (avec INFIN. ARTICUL.)
Parce que
d. dInférence ou de Conclusion ou encore Déductif
(1) ara, poinun, hōste
donc; aussi
(2) dio (Conj. Déductif le fort)
sur le compte duquel, pourquoi ?; pour quelle raison?, donc; par
conséquent
(3) oun
par conséquent, donc, alors; ensuite par conséquence
(4) toinoun
en conséquence
e. de Contraste ou Adversatif
(1) alla (fort ADVERSATIF)
mais, excepté
(2) de
mais, cependant, néanmoins; encore, de lautre côté; dautre part
(3) kai
mais
(4) mentoi, oun
cependant
(5) plēn
néanmoins; toutefois; pourtant (surtout dans Luc)
(6) oun
cependant
f. de Comparison
(1) hōs, kathōs (introduit les PROPOSITIONS COMPARATIVES)
(2) kata (dans les mots-composés, katho, kathoti, kathōsper, kathaper)
(3) hosos (dans lépître aux Hébreux)
(4) ē
que, de
g. de Continuité ou de Suite ou encore de Série
(1) de
et, maintenant
(2) kai
et
(3) tei
et
(4) hina, oun
que
(5) oun
alors; ensuite (dans Jean)
3. Usages Emphatiques
a. alla
certitude, En vérité, en fait
b. bara
en effet, certainement, vraiment
c. gar
mais vraiment, certainement, en effet
d. de
en effet
e. ean
même
f. kai
même, en effet, vraiment
g. mentoi
en effet
h. oun
vraiment, par tous les moyens
VII.
LES PHRASES CONDITIONNELLES
A. Une PHRASE CONDITIONNELLE est celle qui contient une ou plusieurs
propositions conditionnelles. Cest une structure grammaticale qui facilite
linterprétation parce quelle fournit les conditions, raisons ou causes pour
lesquelles laction du VERBE principal a lieu (se réalise) ou pas. Il y avait
quatre types de PHRASES CONDITIONNELLES. Elles partaient de ce qui était supposé
être vrai du point de vue de la perspective de lauteur ou de son
but poursuivi à ce qui nétait quun souhait.
B. Une PHRASE CONDITIONNELLE DE PREMIÈRE CLASSE était ou exprimait laction de
ce qui était supposé être vrai du point de vue de lauteur ou de ses objectifs,
quand bien même cela était exprimé avec un si.(cfr. Matth.
4:3; Rom. 8:31). Cependant, cela ne signifie pas que toutes les PREMIÈRES
CLASSES sont vraies par rapport à la réalité. Le plus souvent, elles servaient à
faire ressortir le point fort dun argument ou à mettre en évidence une
erreur ou faux raisonnement (cfr. Matth. 12: 27).
C. Une PHRASE CONDITIONNELLE DE SECONDE CLASSE est souvent qualifiée de
contraire au fait. Elle affirmait quelque chose qui était de faux par rapport
à la réalité. Exemples:
1. Sil était vraiment un prophète, ce quil nest pas, il saurait qui et de
quelle espèce est la femme qui le touche, mais il ne le sait pas (Luc 7:39)
2. Si vous croyiez Moïse, ce que vous ne faites pas, vous me croiriez aussi,
ce que vous ne faites pas non plus (Jean 5:46)
3. Si je plaisais encore aux hommes, ce que je ne fais pas, je ne serais pas
serviteur de Christ, que je suis (Gal. 1:10)
D. Une PHRASE CONDITIONNELLE DE TROISIÈME CLASSE parle dune action future
possible. Elle suppose généralement la probabilité de ladite action. Elle
implique souvent une éventualité. Laction du VERBE principal dépend de
laction de la proposition comportant le si. Voir les exemples dans 1
Jean: 1:6-10; 2:4,6,9,15,20,21,24,29; 3:21; 4:20; 5:14,16.
E. Une CONDITIONNELLE DE QUATRIÈME CLASSE est la plus éloignée ou écartée de
la possibilité. Elle est rare dans le Nouveau Testament. En effet, il ny a pas
de PHRASE CONDITIONNELLE DE QUATRIÈME CLASSE complète
dans laquelle toutes les deux parties de la condition correspondent à la
définition. Un exemple dune QUATRIÈME CLASSE partielle est la proposition introductive
dans 1 Pi. 3:14. Un exemple dune QUATRIÈME CLASSE dans
une proposition finale (de conclusion) est Actes 8:31.
VIII.
LES PROHIBITIONS
A. LIMPÉRATIF PRÉSENT avec PARTICULE MĒ a souvent (mais pas
exclusivement) la caractéristique darrêter une action déjà en cours. Quelques
exemples: Arrêtez damasser des trésors sur la terre
(Matth. 6:19);
Arrêtez de vous inquiéter pour votre vie. . . (Matth. 6:25); Arrêtez de
livrer vos membres au péché, comme des instruments diniquité
(Rom. 6:13);
Arrêtez dattrister le Saint-Esprit de Dieu
(Eph. 4:30); et
Arrêtez de vous enivrer de vin
(5:18).
B. Le SUBJONCTIF AORISTE avec PARTICULE MĒ a la caractéristique de
ne même pas oser commencer une action. Quelques exemples: Nosez pas
supposer que . . . (Matth. 5:17); Ne commencez pas à vous inquiéter
(Matth. 6:31); Nayez jamais honte. . . (2 Tim. 1:8).
C. La DOUBLE NÉGATION avec MODE SUBJONCTIF est une negation très emphatique.
Jamais, ne jamais ou sous aucune circonstance. Quelques exemples: il ne
verra jamais la mort (Jean 8: 51); Je ne mangerais jamais
(1 Cor. 8:13).
IX.
LARTICLE
A. En Grec Koïnè lusage de larticle défini le était similaire à celui
quen fait la langue Française. Sa fonction fondamentale était celle dun
aiguilleur, une façon dattirer lattention sur un mot, un nom, une
proposition ou
une phrase. Dans le Nouveau Testament lusage varie dun auteur à un autre.
LARTICLE DÉFINI y fonctionne aussi:
1. comme un moyen de contraste, tel quun PRONOM démonstratif;
2. comme un signe pour référer à un SUJET ou une personne introduits
précédemment;
3. comme un moyen pour identifier le SUJET dune phrase comportant un VERBE. Exemples:
Dieu est esprit (Jean 4:24); Dieu est lumière (1 Jean 1:5); Dieu est
amour (4:8,16).
B. Le Grec Koïnè ne comportait pas darticle indéfini comme on en trouve en
Français (un ou une. Labsence darticle défini pouvait signifier:
1. que laccent était mis sur les caractéristiques ou les qualités dune
chose
2. que laccent était mis sur la catégorie dune chose
C. Lusage de larticle était largement varié parmi les auteurs du Nouveau
Testament.
X.
FAÇONS DE MISE EN ÉVIDENCE DANS LE NOUVEAU TESTAMENT GREC
A. Dans le Nouveau Testament, les techniques pour mettre quelque chose en
relief variant dun auteur à lautre. Les auteurs les plus constants et formels
étaient Luc et lauteur de lépître aux Hébreux.
B. Nous avions dit précédemment que lINDICATIF AORISTE ACTIF était le mode
standard et non marqué pour mettre un accent, mais tout autre TEMPS, VOIX, ou
MODE comportait une signification interprétative. Cela nimplique
cependant pas que lINDICATIF AORISTE ACTIF nétait pas souvent employé dans un
sens grammatical significatif. (Ex.: Romains 6:10 [deux fois]).
C. Lordre des mots en Grec Koïnè
1. Le grec Koïnè était une langue flexionnelle qui ne dépendait pas de
lordre des mots, comme cest le cas avec le Français. Ainsi, lauteur pouvait
varier lordre normal habituel pour montrer:
a. ce sur quoi lauteur voulait mettre un accent particulier pour attirer
lattention des lecteurs
b. ce que lauteur pensait être une surprise pour le lecteur
c. ce que lauteur ressentait en son plus profond à propos dun fait
2. Lordre normal des mots est encore un sujet incertain dans la langue
Grecque. Cependant, lordre supposé normal est le suivant:
a. Pour les VERBES intermédiaires
(1) VERBE
(2) SUJET
(3) COMPLÉMENT
b. Pour les VERBES TRANSITIFS
(1) VERBE
(2) SUJET
(3) OBJET
(4) OBJET INDIRECT
(5) PROPOSITION PRÉPOSITIONNELLE
c. Pour les PROPOSITIONS NOMINALES
(1) NOM
(2) MODAL/MODIFICATEUR
(3) PROPOSITION PRÉPOSITIONNELLE
3. Lordre des mots peut être un point exégétique extrêmement important.
Exemples:
a. … me donnèrent, à moi et à Barnabas, la main dassociation,…
Lexpression la main dassociation est séparée et mise en évidence pour
montrer sa signification ou importance (Gal. 2:9).
b. avec Christ avait la primeur. Sa mort était centrale (Gal. 2:20).
c. à plusieurs reprises et de plusieurs manières (Héb. 1:1) était placée en
premier. Cest comment Dieu sest révélé qui était mis en contraste, mais pas
le fait de la révélation.
D. Dune manière générale, on montrait quelque degré de mise en relief par:
1. La répétition du PRONOM déjà présent dans la fome flexionnelle du VERBE.
Exemple: Et voici, je suis avec vous tous les jours
(Matth. 28:20).
2. Labsence dune conjonction essentielle, attendue, entre les mots,
expressions, propositions ou phrases. Cela est appelé asyndète (sans
lien). Le conjonctif ayant été attendu, son absence attirera lattention.
Exemples:
a. Les Béatitudes, Matth. 5:3 et suivants (Mise en relief de la liste)
b. Jean 14:1 (nouveau thème)
c. Romais 9:1 (nouvelle section)
d. 2 Cor. 12:20 (met laccent sur la liste)
3. La répétition des mots et expressions présents dans un contexte donné.
Exemples: à la louange de sa gloire (Eph. 1:6, 12 & 14). Cette
expression servait à montrer loeuvre de chaque personne de la Trinité.
4. Lusage dun idiome ou dun jeu de mot (son) entre les termes:
a. Euphémismes substitution des mots relatifs aux sujets tabous, comme
dormir pour la mort (Jean 11:11-14) ou pied pour les organes génitaux mâles
(Ruth 3:7-8; 1 Sam. 24:3).
b. Circonlocutions substitution des mots relatifs au nom de Dieu, comme
Royaume des cieux (Matth. 3:21) ou une voix venant du ciel (Matth. 3:17)
c. Figures de style
(1) exagérations impossibles (Matth. 3:9; 5:29-30; 19:24)
(2) modération dans les propos (Matth. 3:5; Actes 2:36)
(3) personnifications (1 Cor. 15:55)
(4) ironie (Gal. 5:12)
(5) passages poétiques (Phil. 2:6-11)
(6) jeu de mots (sons) entre termes
(a) Église
(i) Église (Eph. 3:21)
(ii) vocation [appel] (Eph. 4:1,4)
(iii) appelé (Eph. 4:1,4)
(b) Libre
(i) femme libre (Gal. 4:31)
(ii) liberté (Gal. 5:1)
(iii) affranchis (Gal. 5:1)
d. Langage idiomatique langage qui est généralement culturel et spécifique:
(1) usage figuratif de nourriture (Jean 4:31-34)
(2) usage figuratif du Temple (Jean 2:19; Matth. 26:61)
(3) Idiome Hébreu relatif à la compassion, haine (Gen. 29:31; Deut. 21:15;
Luc 14:36; Jean 12:25; Rom. 9:13)
(4) Tous face à beaucoup. Comparer Esaïe 53:6 (tous) avec 53:11 & 12
(beaucoup). Ces deux termes sont synonymes comme le montre Rom. 5:18-19).
5. Lusage dune expression linguistique complète au lieu dun seul mot
particulier. Exemple: Le Seigneur Jésus-Christ.
6. Lusage spécial des autos
a. quand cétait avec lARTICLE (position attributive) on traduisait cela par
même.
b. quand cétait sans ARTICLE (position prédicative) on traduisait cela comme
un PRONOM REFLEXIF INTENSIFlui-même, elle-même.
E. Un étudiant Biblique non-familier avec le Grec peut identifier la mise en
relief (ou accentuation dun fait) de plusieurs manières:
1. En consultant un lexique analytique et un texte interlinéaire
Grec/Français.
2. Comparaison des traductions Françaises, particulièrement celles employant
des théories de traduction différentes. Exemple: comparez une traduction
mot-à-mot avec une traduction dynamique équivalente, tel que la
fait la version anglaise The Bible in Twenty-Six Translations publiée par
Baker.
3. Consulter The Emphasized Bible [en Anglais] de Joseph Bryant Rotherham
(Kregel, 1994).
4. Consulter une traduction très littérale, telles les versions anglaises
suivantes:
a. The American Standard Version of 1901
b. Youngs Literal Translation of the Bible by Robert Young (Guardian Press,
1976).
Létude
de la grammaire peut être ennuyeuse, mais nécessaire pour une interprétation appropriée.
Ces brefs définitions, commentaires et exemples servent à encourager et équiper
les personnes non familières avec le Grec à recourir aux notes grammaticales
fournies dans le present volume. Ce sont des définitions très simplifiées;
elles ne doivent pas être utilisées dune manière dogmatique, inflexible, mais
comme un tremplin vers une grande compréhension de la syntaxe du Nouveau
Testament. Jespère que ces definitions permettront aussi aux lecteurs de
comprendre les commentaires dautres manuels (aides-) détude tels les
commentaires techniques sur le Nouveau
Testament.
On
doit pouvoir être capable de vérifier son interprétation en se fondant sur les
éléments dinformation trouvés dans les texte de la Bible. La grammaire est
lun des plus utiles de ces éléments; dautres éléments incluent le cadre
historique, le contexte littéraire, lusage des mots contemporains, et les
passages parallèles.
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